Mon copain est nymphomane diagnostiqué, il s’en veut beaucoup malgré le fait que je le rassure sur cette « maladie ».

Bonjour ! Je suis actuellement en couple avec un jeune incroyable. Nous avons tout deux des sentiments l’un pour l’autre et notre relation est pour l’instant un succès. Nous discutons de tout et sommes très ouverts tous les deux. Je suis encore vierge (j’ai 18 ans et lui 20) mais nos instants d’intimité sont un délice. Mais voilà monsieur est nymphoman (diagnostiqué), il s’en veut beaucoup malgré le fait que je le rassure sur ça et lui assure que ça ne me dérange pas . Il n’arrive pas à m’expliquer concrètement ce qu’est cette « maladie », pourrais tu m’éclairer afin que je le comprenne mieux ?

Bonjour,

Alors pour commencer, je ne sais pas si c’est ton ami qui t’a dit qu’il était « nymphomane diagnostiqué », et si c’est le cas si une médecin lui a effectivement donné ce diagnostic mais cela semble un peu étrange. En effet, le terme « nymphomane » renvoie à la « nymphomanie », qui est une façon plutôt ancienne (pour ne pas dire archaïque) de parler de l’hypersexualité… chez les femmes. C’était d’ailleurs souvent (et cela reste parfois, dans le langage courant, par exemple en utilisant « nympho ») une façon très négative de désigner les femmes qui avaient simplement une libido élevée ou recherchaient le plaisir dans les rapports sexuels plutôt que la procréation.

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L’équivalent chez les hommes était le satyriasis. Ces deux mots sont inspirés de créatures de la mythologie gréco-romaine (les nymphes d’une part, les satyres de l’autre) et ont été remplacés de nos jours par différents mots qui n’opèrent pas de distinction de sexe/genre et se veulent plus neutres, plus médicaux.

On parle ainsi d' »hypersexualité », d’addiction ou de dépendance au sexe, ou encore de compulsion sexuelle et c’est peut-être un de ces troubles que l’on a diagnostiqué à ton partenaire.

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Ce n’est pas toujours facile de faire la part des choses entre une libido développée et une pathologie liée aux envies et pulsions sexuelles, et, pour te donner une idée, pour parler de dépendance, d’addiction ou en tout cas de situation qui peut poser problème, il faut que l’on puisse (se) reconnaître (dans) au moins 5 de ces 9 situations:

– Préoccupation fréquente au sujet du comportement (ici la masturbation ou le rapport sexuel) ou de sa préparation.
– Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.
– Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
– Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.
– Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.
– Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.
– Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.
– Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.
Chez certaines personnes, les comportements addictifs liés au sexe peuvent être passagers alors qu’ils seront plus durables chez d’autres, il n’y a pas vraiment de règle là-dessus.Ça dépend aussi de ce qui a causé le souci à la base. Il peut s’agir d’une dysfonction (un bug, quoi) dans le cerveau au niveau de l’amygdale et/ou du cortex préfrontal, qui rend plus difficile la « juste » inhibition, de ressentir du plaisir ou de se sentir satisfait. Mais la plupart du temps, c’est une raison d’ordre psychologique qui est en jeu, et peut donc se travailler si la personne le souhaite.

Alors après, si cela concerne effectivement ton copain, qu’est-ce que ça signifie pour toi? Déjà, en termes de prévention, si vous avez des rapports sexuels, il est important que tu saches s’il a d’autres partenaires et s’il se protège correctement. Le fait de multiplier les partenaires peut multiplier les risques : est-ce qu’il a déjà été dépisté pour les différentes IST (infections sexuellement transmissibles)? S’il a du mal à utiliser systématiquement un préservatif avec d’autres partenaires, il peut être préférable que tu sois attentive à ce que vous vous protégiez bien tous les deux.

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En dehors de cet aspect purement « santé », la question qui se pose c’est aussi de savoir si tu es ok avec le fait qu’il ait potentiellement d’autres partenaires… Et ça, personne ne peut le savoir à part toi. Est-ce que vous en avez déjà parlé? Je pense que c’est vraiment lui le mieux placé pour t’expliquer ce qu’il ressent et ce qu’il vit…

J’espère quand même avoir pu t’éclairer un peu,

Des bises à paillettes sur ta tête,

Cette réponse existe grâce au soutien de @mooshkabelmont sur Tipeee. Merci beaucoup!

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