J’aimerais retrouver un rapport plus sain avec la masturbation, je pense vraiment que réduire le rythme serait positif

Jeune femme, je me masturbe régulièrement depuis maintenant plusieurs années, longtemps dans la joie et le bonheur. Mais cette année, à cause d’études prenantes, j’ai essayer de ralentir le rythme: impossible, je me suis suis trouvée incapable de m’empêcher de me toucher, même si atteindre ma dose journalière me met en retard pour autre chose.

Autre problème, l’orgasme est devenu beaucoup plus long et  difficile à atteindre, et moins intense. Ce n’est qu’après plusieurs jours « d’abstinence » (forcée), que je retrouve un vrai plaisir sans avoir à forcer pendant une heure.

J’aimerai retrouver un rapport plus sain avec la masturbation, que ça redevienne un petit plaisir ponctuel et pour ça, je pense vraiment que réduire le rythme serait positif… Mais comment faire, alors que je ne sais même résister à la tentation d’un carré de chocolat?

Bonjour!

Alors pour commencer, tu dis que tu aimerais « retrouver un rapport plus sain avec la masturbation » (ce qui implique que tu considères que tu entretiens pour l’heure un rapport « malsain » avec cette pratique). C’est une idée qu’ont beaucoup de personnes (et en particulier celles ayant été éduquées/sociabilisées en tant que femmes) et qui peut être liée au fait qu’un important tabou continue de peser sur la sexualité solitaire des femmes.

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J’aimerais donc te proposer une grille de lecture qui t’aidera peut-être à y voir plus clair. C’est celle de l’addictologie, qui permet de faire le point sur des substances ou habitudes qui deviennent envahissantes dans notre vie. En gros, si tu te reconnais dans (au moins) 5 des 9 affirmations ci-dessous au sujet de ta masturbation, il se peut que tu sois effectivement dans une (phase de) dépendance pour laquelle tu pourrais avoir besoin de l’aide d’un⋅e professionnel⋅le (psy et/ou sexologue et/ou addictologue).

– Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.
– Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.
– Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
– Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.
– Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.
– Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.
– Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.
– Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.
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Physiologiquement parlant la stimulation, même fréquente, n’anesthésie pas le sexe et ne diminue pas la puissance ou la durée de l’orgasme.
Cependant, il est possible que la masturbation soit devenue un tel « besoin » (peut-être parce que tu t’en sers comme « doudou », c’est à dire comme d’une manière de t’apaiser, de te rassurer, de calmer d’éventuelles angoisses ou peurs) que tu aies déconnecté sa pratique avec les idées d’excitation, de plaisir sensuel.

Si tu le souhaites, Tan du site Polyvalence récolte en ce moment des témoignages autour des addictions sexuelles et pourra sans doute t’aiguiller vers une personne qu’elle connait que qui se spécialise dans leur traitement. Tu as toutes les infos pour la contacter et/ou témoigner sur cette page.

J’espère avoir pu t’aider,

Bisous

Cette réponse existe grâce au soutien de @dYnabad sur Tipeee. Merci beaucoup!

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