Bonjour,
J’ai lu une question sur une personne qui c’était faite caresser la cuisse par son cousin étant enfant et ça ma renvoyer a un souvenir perturbant que j’ai du mal a comprendre.
Enfant (8-9-10ans) a la sortie du bain parfois (ça a du arriver 2-3fois pas plus) mon père venait avec l’air joueur et il essayé de me choper la peau du pénis pour me la tirer, rapidement j’avais un mouvement de recule mais je n’avais pas peur et ça en restait la.
Il m’est arrivait de prendre des bains avec mon père sans problème . . .
Je ne sais pas si mon père jouait a ça étant petit avec son frère ou si il a eu une perte de lucidité ou si c’est autre chose . . .
Bonjour,
N’étant ni psy ni spécialiste des atteintes sexuelles sur mineur⋅e⋅s, et encore moins témoin des scènes que tu décris, il m’est très compliqué de répondre à cette question, de te dire comment définir ce qui t’est arrivé.
D’un côté il me semble que tu minimises, rationalises en me disant par exemple que « ça a du arriver 2-3 fois pas plus » ou encore qu’il t’est arrivé de « prendre des bains avec [t]on père sans problème » et d’un autre je me dis que si c’était si anodin peut-être que tu ne m’aurais pas écrit? Tu parles d’ailleurs d’un « souvenir perturbant » et cherches des pistes d’explication (un jeu avec son frère quand ils étaient enfants? une « perte de lucidité »?) ce qui me laisse penser que ces actes t’ont tout de même marqué⋅e ou continuent en tout cas de te poser question.
Personnellement, je ne saurais t’expliquer ce qui a pu pousser ton père à se comporter de cette manière. Est-ce que tu as déjà essayé de lui en parler, de lui poser des questions là-dessus, de lui faire part de ton malaise? Je ne te demande pas parce que je pense que tu devrais le faire, hein (sauf si tu en ressens l’envie et/ou le besoin). La question c’est plutôt est-ce que ton père te paraît disposé à en parler, à t’expliquer ou est-ce que tu penses que ce serait compliqué de lui en parler, qu’il serait gêné ou en colère? Et pour quelle raison?
Je ne sais pas non plus si tu en as déjà parlé à d’autres personnes, ni même si tu as envie et/ou besoin, mais si c’est le cas, sache qu’il y a de très nombreuses associations qui proposent des lignes téléphoniques ou des permanences d’accueil et/ou d’écoute (ici tu as un annuaire qui les recense par région si ça t’intéresse). Certain⋅e⋅s organisent aussi des groupes de parole. Si tu en trouves une près de chez toi, ça peut valoir le coup de les contacter, ne serait-ce que pour avoir l’avis d’un⋅e professionnel⋅le du médico-social (psy, éducateurice spécialisé⋅e, assistant⋅e social⋅e…) sur ce qui t’est arrivé et/ou pouvoir en discuter éventuellement avec des personnes qui ont vécu des choses similaires.
Le site de l’association Polyvalence pourrait aussi t’être utile, puisqu’il récolte des témoignages (tu peux en lire ici qui te parleront peut-être), ce qui permet à la fois de pouvoir lire les histoires et expériences d’autres personnes et de partager la sienne en écrivant à tanpmp@gmail.com. Il propose aussi des pistes de contacts et d’actions sur cette page.
[Edit]Sur Twitter, @AvispaJfrom suggère que tu peux peut-être t’adresser au CFCV (Collectif féministe contre le viol), qui n’est pas forcément la meilleure ressource pour les travailleureuses du sexe ou personnes trans mais connaît bien son boulot en matière de violences sexuelles. De leur côté, @HackerFeminist et @marushah proposent le Planning Familial : il y a des psy ou conseillèr⋅e⋅s conjugal⋅es et familial⋅es qui peuvent te recevoir gratuitement si tu as moins de 25 ans. Enfin, @noukapi pense qu’il serait bon de te renvoyer vers Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie (c’est elle qui signe l’article que je t’ai mis en lien tout en bas de cette réponse).
Enfin, à titre d’information, les attouchements à caractère sexuel sur un⋅e mineur⋅e bénéficient d’un délai de prescription allongé jusqu’aux 38 ans de la personne victime dans le cas où les faits ont eu lieu avant les 15 ans ou lorsqu’ils ont été commis par un⋅e ascendant⋅e (articles 7 et 8 du code de procédure pénale). Je ne dis pas que c’est ainsi que tu dois caractériser ce qui s’est passé, mais si jamais tu le faisais, voilà, sache-le, il est peut-être encore possible de porter plainte.
J’espère que tu trouveras parmi ces contacts cellui qu’il te faut et t’avoir un peu aidé⋅e,
Je t’embrasse
Cette réponse existe grâce au soutien de @Rigolhot sur Tipeee. Merci beaucoup!