Quels sont les risques (maladie,…) encourus dans une relation entre deux filles et comment peut-on s’en protéger?

Bonjour, je voulais savoir quels sont les risques (maladie,…) encourut dans une relation entre deux filles et comment ont peut s’en protéger, merci d’avance.

Bonjour!

En termes d’IST (infestions sexuellement transmissibles), les risques dépendent des pratiques et non pas de l’orientation sexuelle :)

Mais bizarrement (ou plutôt logiquement, j’y reviendrai), cela arrive très très souvent qu’on me demande s’il existe un risque lors de rapports entre lesbiennes (par exemple on m’a posé cette question, et puis celle-là,  cette autre là ou encore celle-là), comme si le fait d’être une fille qui aime (coucher avec) les filles te protégeait magiquement de toutes ces petites tracasseries. Malheureusement c’est FAUX.

giphy (3)

Si le risque de transmission du VIH est inexistant pour le cunnilingus (sauf période de règles) ou la pénétration avec les doigts, il est par exemple présent en cas d’échange de gode. Mais entre filles on risque d’attraper ou de transmettre dautres IST : infection à gonocoque (alias gonorrhée, alias blennorragie, alias chaudepisse), chlamydia, syphilis, hépatites A et B, herpès labial/génital… La liste des réjouissances est longue (COMME MA…). La bonne nouvelle c’est qu’il existe plein de manières de se protéger, de la digue dentaire aux préservatifs (internes ou externes) en passant par les gants, et ce site t’explique dans le détail comment te protéger pour les différentes pratiques et pour avoir (encore) plus d’infos, tu peux te tourner vers le site Flash Info Fouffes ou les vidéos « comment ça va les filles? » conçues par feu Yagg. En dehors de cela, il ne faut surtout pas hésiter à consulter un⋅e gynécologue, généraliste ou sage femme (ce site propose des soignant⋅e⋅s safe) si tu vois un truc chelou dans ta culotte (si ça gratte, si ça pique, si ça sent pas comme d’habitude ou s’il y a un écoulement, des plaies, des boutons…) ou si tu multiplies les partenaires et/ou les pratiques (non protégées). La plupart des IST, détectées à temps, se soignent très bien (genre une semaine d’antibios) mais certaines peuvent devenir problématiques si on les laisse se développer.

giphy (5)

(Tu as lu l’essentiel, la suite c’est du bonus)

Le fait que cette question revienne aussi souvent est (peut-être?) lié à l’image que la société en général se fait du sexe lesbien, c’est à dire que, puisque (la plupart du temps), cette sexualité n’inclut pas de (« vrai ») pénis, eh bien elle n’existerait pas vraiment. tout juste peut-on imaginer, comme dans beaucoup de pornos mainstream, deux filles qui se caressent les cheveux et se léchouillent vaguement la chatte en attendant qu’ENFIN un vrai mâle avec un énorme sexe vienne leur donner du plaisir. C’est une vision archaïque des sexualités qui s’explique notamment par l’idée que l’on se fait (ou celle que l’on nous enseigne) de la sexualité des femmes en général, qui serait plutôt passive, réceptive, dépourvue de désir propre, se contentant de se plier à celui de l’homme. La plupart des gens imaginent une sexualité lesbienne « de surface », sans aucune pénétration, et qui ne pourrait donc pas amener de réel plaisir… ou de risque sérieux en termes de santé sexuelle.

giphy (4)

Sauf que… Sauf que les sexualités lesbiennes sont multiples, et qu’une femme peut avoir un pénis, qu’une lesbienne peut coucher avec des hommes aussi, que des lesbiennes pratiquent la sodomie, la pénétration vaginale, le BDSM, la brouette thaïlandaise ou le 69 autant (si ce n’est plus ^^) que des partenaires gay ou hétéros.

Le problème de ces idées reçues, c’est que :

– les outils de prévention comme les gants ou digues, et dans une certaine mesure préservatifs internes -dits féminins- sont vachement plus chiants à trouver (oublie les supermarchés, la plupart des pharmacies et même les sexshops sont pas forcément fournis, donc —> INTERNET) et plus chers (on trouve maintenant des capotes « classiques » à bas prix en grande surface)

– beaucoup de filles qui baisent avec des filles ne savent pas (qu’elles peuvent) se protéger

– beaucoup de filles qui aiment les filles ne se protègent donc pas (mais genre pas du tout, quoi, jamais)

– beaucoup de filles qui sexent avec des filles n’ont pas de suivi en terme de santé sexuelle car elles associent ça à la contraception (dont elles n’ont pour une bonne partie pas besoin) et/ou avec des remarques lesbophobes/biphobes/juste connes de praticien⋅ne⋅s. Des IST plutôt bénignes peuvent donc se compliquer (et se transmettre…) par flemme/peur d’aller consulter.

BREF.

J’espère que tu auras trouvé toutes les infos dont tu avais besoin

Des bisous

Cette réponse existe grâce au soutien de @noukapi sur Tipeee. Merci beaucoup!

Facebooktwittermail

Cet article vous a-t-il aidé ?

Articles liés